Règlement des comptes
Récit par Justine Rougemont
La femme m’avait été envoyée par un ami en raison de mes compétences en analyse comptable. A la suite d’un contrôle, elle se trouvait à essayer de mettre de l’ordre dans les comptes de sa société, afin de gommer des maladresses qui risquaient de lui couter cher du point de vue fiscal.
Ce rendez-vous m’ayant été demandé à titre amical, la consultation était évidemment gratuite, la petite pointe d’orgueil ressentie, de part la confiance de mon ami me suffisant largement.
Elle portait un tailleur strict, des lunettes et les cheveux relevés en chignon. Plutôt jolie de sa personne et légèrement maquillée, on se doutait bien que sa tenue correspondait au sérieux attendu dans son travail et qu’elle devait être plus fantaisiste dans la sphère privée.
Elle ouvrit son attaché case et posa sur mon bureau un dossier assez épais que je me mis à lire tout en lui demandant des éclaircissements.
Au bout d’une heure je décidai de faire une pose et lui proposai un rafraîchissement. Par politesse elle aborda l’aspect du coût de mon intervention et je l’assurai que je ne lui demanderai pas d’honoraires, l’amitié qui nous liait à la même personne me paraissant imposer cette gratuité.
Je la vis songeuse et elle me répondit : j’aurais quand même souhaité vous indemniser d’une façon quelconque. Ai-je eu à ce moment un léger sourire pouvant porter à interprétation ? Je ne sais. Toujours est il qu’elle se leva et vint me rejoindre de l’autre côté du bureau où je dégustais debout un jus d’orange. Elle me mit immédiatement la main à la braguette, dégrafa mon pantalon, le baissa et se mit à genou, tandis que je restais interloqué mon verre à la main.
Quand elle eut « terminé », et moi aussi, elle retourna s’asseoir, tranquillement de l’autre côté du bureau, tandis que je me rhabillais précipitamment et que notre conversation professionnelle reprenait comme si de rien n’était !
Je finis d’analyser le dossier, inscrivis des consignes et conclus en lui donnant mes directives.
Elle me demanda alors, si elle me devait encore quelque chose. Pris d’un culot monstre je m’entendis lui répondre : « la même chose ».
Elle se leva donc à nouveau, refit le tour du bureau et me paya le même tarif que précédemment.
Une fois encaissé le paiement, si j’ose m’exprimer ainsi, elle reprit son attaché case, me tendit la main en me remerciant pour mes compétences et sortit de mon bureau où je ne la revis jamais.
Mon ami m’appela quelques jours plus tard pour me remercier de l’avoir tirée d’embarras, je lui répondis qu’il n’y avait pas de problème, que tout le plaisir avait été pour moi de lui rendre ce service et que, surtout, il n’hésite pas à m’envoyer d’autres personnes aussi agréables.©
